Pour répondre à ta question Papalapa, je ne suis hélas pas trop surpris de l'absence de programmes pour le FX-9000P.
Une tranche d'historique :
Le FX-9000P était une machine "sérieuse" et coûtait un prix conséquent (149000 yens pour la machine seule, soit 1650€ actualisés).
Dès que l'on y ajoutait cartouches et lecteur de disquettes, l'ardoise pouvait facilement tripler.
Un choix qui ne se justifiait nullement pour le particulier, plutôt friand de jeux sur PC Nec, Fujitsu ou Sharp pour les plus fortunés.
Tous disposaient d'une bibliothèque de programmes et de jeux, là où le FX-9000P fut lancé "nu" - ce n'est que bien plus tard que Casio comprit que des logiciels (au-delà de leurs "Program Library" s'entend) pouvaient booster les ventes de leurs ordinateurs. (mais c'est une autre histoire).
Par conséquent très peu de gens programmaient sur le FX-9000P, à l'époque c'était encore un métier de développeurs spécialisés.
La plupart étaient des programmes de suivi / gestion programmés
in situ ou par des consultants recrutés pour l'occasion (c'était notamment le cas au Chili ou en Angola, par exemple, mais pas seulement).
Les logiciels développés restaient donc dans les cartouches mémoire et n'en sortaient jamais !
Ce sera d'ailleurs intéressant de voir si on trouve des cartouches à l'avenir, s'ils contiennent toujours ces programmes...
Je vais mener mon enquête
Il ne faut pas oublier que le circuit de distribution dont disposait Casio (notamment en Europe) passait par les... papeteries !
C'était le cas en Italie (Ditron SpA), en Belgique (BMP Bruxelles) ou en Espagne (j'ai oublié son nom, à l'aide Papalapa
).
Ce n'est que des années plus tard que Casio a compris qu'il leur fallait segmenter la distribution en fonction de leurs gammes de produits. Ils ont bien tenté de gérer ça au niveau européen via des sièges aux Pays-Bas, puis en Allemagne puis enfin en UK, mais les lenteurs / lourdeurs induites par cette organisation se révéla assez inefficace. Ce sont clairement les boutiques (!) qui firent le plus pour Casio, qui disposait de bons produits en adéquation avec leur positionnement (leurs instruments de musique ont fait un carton en Allemagne, tout comme leurs montres en Italie et en Espagne, par exemple)
En France, c'était Noblet qui était à la manœuvre, et qui a fait un très bon boulot malgré les circonstance, grâce à son Directeur Commercial Alexandre Ocaña (qui a pris sa retraite voici bien des années maintenant), un homme charmant qui connaissait son marché comme sa poche, et l'un des rares que Casio respectait et écoutait compte tenu de la très forte pénétration des calculatrices de ureau, imprimante et scientifiques ("Je leur ai dit : je connais mon métier et mon marché, faits-moi confiance"), ce qu'ils ont fait.
J'avais rencontré A. Ocaña lors d'un Sicob à la Défense (vers 1983 ou 1984 par là), et il m'avait confié qu'il avait des difficultés à commercialiser le FX-9000P, qui se retrouvait dans les catalogues Noblet à coté des calculettes 4 opérations, des calculatrices scientifiques et les quelques Pockets programmables des familles FX-50xP / FX-60xP / FX-702P. Noblet dont le métier historique était les papiers, stylos, cahiers et autres fournitures de bureau. Mais la méthode de commercialisation de Casio était essentiellement de livrer une quantité de modèles de machines décidée par eux, avec "parfois" la prise en compte de l'avis du distributeur.
Mais la logique d'un distributeur unique compte tenu du large éventail de production chez Casio atteint ses limites.
C'est ainsi que Noblet s'est retrouvé à distribuer des instruments de musique au cours de la première moitié des années 80. Pour les japonais de Casio, c'était dans leur logique : les premiers claviers se retrouvaient à être vendus à côté du légendaire VL-1 (qui a fait un carton absolu partout), car Casio fabriquait aussi des calculettes musicales depuis des années (les gammes ML).
Compte tenu des performances médiocres du FX-9000P en France, leurs ordinateurs de bureau (FP-1000/1100 sous CP/M et FP-6000 sous MS-DOS) vendus par la suite le furent via des distributeurs spécialisés (par Métrologie, mais sans grand succès là encore vu qu'ils étaient plutôt spécialisés gros systèmes malgré la création d'une BU "Popcorn micro" orientée retail) puis par Lansay, plutôt présent dans les jeux LCD et jouets high-tech pour l'époque, lequel essuya également les plâtres pour finir par se débarrasser de son stock Casio à un brocanteur de Montreuil.
En France, l'un des plus gros diffuseurs de machines Casio fut... Educatel, qui avait créé un programme d'initiation à l'informatique et d'apprentissage à la programmation BASIC autour du FP-200. Ils fournissaient le cours et la machine dans ce cadre. C'est d'ailleurs avec mon nouvel ami du SAV de Lansay que nous réparions les machines qui rendaient l'âme
On en a ainsi réparé une bonne vingtaine ! Sur deux ou trois ans qu'a duré ce programme d'enseignement.
A ce sujet, si une bonne âme avait une copie de la pub Educatel avec le FP-200 ?
C'est pour mes archives
De bons souvenirs en tout cas, merci de les avoir réveillés Papalapa !
Joscelyn
PS : Il y a au moins UN logiciel de jeu qui est sorti pour le FX-9000P.
Son nom : "Digdog Gokko", mais bon courage pour le trouver. Peut-être qu'en s'y mettant à plusieurs ?